La céramique en Provence

Les éléments nécessaires à l'installation de centres de fabrication de céramique ne manquent pas en Provence : de bons filons d'argile, des forêts assez abondantes pour pouvoir couper le bois pour les fours, la proximité des ports de la Méditerranée qui facilite les exportations vers le sud, alors que la foire de Beaucaire permet la diffusion de la production vers le nord de la France.
De plus l'édit de fonte de 1672, enjoignant à la noblesse de se défaire de sa vaisselle d'or et d'argent au profit du Trésor, oblige les membres de cette classe sociale à se tourner vers d'autres matériaux, notamment la faïence.
La Provence devient donc, au cours des siècles, grand producteur de céramique : de faïence dans la région marseillaise (St Jean du Désert), à Moustiers dans les Alpes de Haute Provence, à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône, ou à Varages dans le Var, de faïence fine à Castellet et Apt dans le Vaucluse, ou encore de terre vernissée comme à Dieulefit dans la Drôme, Vallauris ou Biot dans les Alpes-Maritimes.

 

La céramique de Vallauris (Alpes Maritimes)

La tradition potière de VALLAURIS remonte au moins au début de notre ère. Des vestiges de briques et de poteries ont été retrouvés au plateau des Encourdoules. Au XI siècle, une donation a été faite par l'abbaye de Lérins à la propriétaire de Vallauris (le château actuel a été construit sur les soubassements du prieuré). La peste noire décime la population en 1392. La ville est alors ruinée et presque déserte. Au début du XVI siècle, Rainier Lascaris, prieur de Lérins, fait venir 70 familles génoises, parmi lesquelles des potiers, pour repeupler la cité. Le village a été reconstruit selon un plan en damier, resté intact jusqu'à nos jours. L'artisanat d'art et la céramique sont d'origine plus récente: leur éclat a parfois occulté cette poterie utilitaire (vocation première de Vallauris) qu'il fait bon de contempler et d'utiliser au quotidien, sur nos tables et nos cuisines.
Le village de Vallauris a connu des périodes exceptionnelles liées à la présence d'illustres "potiers décorateurs" (Picasso, Chagall, Jean Cocteau...) qui lui ont donné une renommée fulgurante. Mais si Picasso, de 1947 jusqu'à sa mort, a exulté le pouvoir créatif des potiers, il est arrivé bien après la famille MASSIER. (Clément, Jean, Delphin, Jérôme.), Gondolfo, Gerbino, etc.
On y trouve de la poterie d'art, des pièces uniques, de grands noms tels que Capron, Collet, Derval, Valentin, Boncompain, Koenig..., ainsi que de la poterie culinaire, et de nombreux objets décoratifs...
Toutes ces céramiques sont faites et décorées main; chaque pièce est unique.
C'est mon coup de cœur...


La céramique de Biot (Alpes Maritimes)

A la fin du XVe siècle, jarres et autres "ustensiles" de terre fabriqués à Biot trouvent de larges débouchés en Provence et sur la côte génoise.
En 1609 un enquêteur note que le village compte surtout des "fezeurs de pots de terre". Ce n'est toutefois qu'au XVIIIe siècle que les biotois se tournent en masse vers la poterie, inondant de jarres pour l'huile d'olive les pays méditerranéens.

Parallèlement se développe une céramique décorative : fontaines d'appartement, plats, vaisselle...
Vers le milieu du XIXe siècle s'amorce le déclin, dû en grande partie à la transformation des moyens de production et d'échange. L'arrivée du chemin de fer bouleverse les transports et les lourdes jarres de terre sont remplacées par des silos, des fûts, des citernes. Le recul de la culture de l'olivier donne à la production biotoise le coup de grâce.

Notons comme potiers les plus connus: Fernand LEGER (Jusqu'en 1954), Roland BRICE (A partir de 1949), Jacky COVILLE, Hans HEDBERG, etc.


La céramique de Moustiers-Sainte-Marie (Alpes de Haute-Provence)

Néolithique- Antiquité
Longue tradition, en Provence, de production de céramiques destinées à l'usage du bâtiment (briques, tuiles,...), à la conservation des aliments (amphores), à l'usage de la table (vaisselle culinaire et de table).
600 av. J.-C.
Introduction du tour de potier par les Phocéens, lors de la fondation de la ville de Marseille.
Fin du Moyen-âge
Apparition progressive des terres cuites vernissées.
XIVe siècle
Installation de potiers à Moustiers qui possède d'importants gisements d'argile de bonne qualité, de l'eau pure et abondante, de vastes forêts d'ou l'on pouvait tirer le bois nécessaire au fonctionnement des fours.
Trente potiers de terre sont installés à Moustiers.
Fin du XVIIe siècle
 Les potiers de Moustiers deviennent des faïenciers (émaillage de la poterie à base d'étain donnant un blanc opaque masquant la couleur de la terre cuite).
La période historique de la faïence de Moustiers débute avec l'ouverture de l'atelier de Pierre 1er Clérissy en 1679 pour se terminer à l'extinction du dernier four par Toussaint Féraud en 1874.
On peut diviser ces deux siècles de l'histoire de la faïence en quatre époques, chacune étant attachée à une fabrique, à une dynastie de faïenciers, avec ses décors, ses goûts influencés par les modes, les situations économiques et politiques.
1679 – 1783 Époque Clérissy
1738 – 1792 Époque Olérys - Fouque 
1763 – 1842 Époque Ferrat
1779 – 1874 Époque Féraud et Berbégier
Le XXe siècle
Marcel Provence (1892-1951), historien, poète et félibre, très attaché au village de Moustiers et à sa faïence, décide, en 1927, de rouvrir un atelier de fabrication et fait construire un four.
Il crée l'Académie de Moustiers.
Aujourd'hui, 19 ateliers de faïence sont en activité dans le village de Moustiers.

 


Autres lieux de la céramique en Provence.
Antibes (Alpes Maritimes)
Apt (Vaucluse)
Aubagne (Bouche du Rhône)
Castellet (Vaucluse)
Die(Drôme provençale)
Dieulefit (Drôme provençale)
Fréjus (Var)
Golfe-Juan (Alpes Maritimes)
Hyères (Var)
Juan les Pins (Alpes Maritimes)
Marseille (Bouche du Rhône)
Menton (Alpes Maritimes
Monaco (Principauté)
Nice (Alpes Maritimes)
Poët-Laval (Drôme provençale)
Saint Jean du Désert (Bouches du Rhône)
Saint Quentin la Poterie (Gard provençal)
Salernes (Var)
Tavernes (Var)
Valbonne (Alpes Maritimes)
Varages (Var)
Vences (Alpes Maritimes)
Etc.


Bibliographie
L'identification de mes pièces, dans la catégorie "Côte d'Azur", a été faite grâce au très bon livre "Marques et signatures de la céramique d'art de la Côtes d'Azur" de Jean-Claude Martin (Sudarènes Éditions); que je vous recommande.

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Marques et signatures de la céramique d'art de la Côte d'Azur par Jean-Claude Martin  

Réf. : JCM01
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Marques et signatures de la céramique de Provence par Jean-Claude Martin  

Réf. : JCM02
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